S'abonner

Dermatose neutrophilique du dos des mains : une série de 5 cas - 15/01/19

Doi : 10.1016/j.annder.2018.09.344 
S. Brutsaert 1, , N. Malissen 1, N. Macagno 2, Q. Magis 1, L. Troin 1, S. Monestier 1, S. Mallet 1, S. Hesse 1, J.-J. Grob 1, C. Gaudy-Marqueste 1, M.-A. Richard 1
1 Dermatologie et cancérologie cutanée 
2 Anatomopathologie, CHU Timone, Aix-Marseille université, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

les dermatoses neutrophiliques (DN) regroupent plusieurs tableaux cliniques ayant en commun un infiltrat histologique dermique dense, aseptique, de polynucléaires neutrophiles. La vascularite pustuleuse du dos des mains (VPDM) a été décrite en 1995 comme une nouvelle entité au sein de ce groupe, appelée ensuite par d’autres DN du dos des mains (DNDM). Nous en rapportons une série de 5 cas.

Observations

Une femme et 4 hommes présentaient de façon brutale et spontanée, hors de tout contexte fébrile, de volumineuses lésions inflammatoires œdémateuses avec décollement du dos des mains (n=2) ou des doigts (n=3) évoluant rapidement vers des ulcérations. Des lésions pustuleuses de même topographie précédaient ou accompagnaient les ulcérations dans 3 cas. Les lésions des mains étaient isolées (n=4) ou associées à une lésion bourgeonnante endobuccale (n=1), mais respectaient les autres territoires anatomiques notamment les pieds. Un contexte néoplasique était trouvé chez 3 patients (pts). Le diagnostic de « cellulite » avait été initialement retenu dans 3 cas avec parage chirurgical dans 1 cas. La biopsie cutanée décrivait de manière constante un infiltrat neutrophilique dermique. Il existait un syndrome inflammatoire biologique (SIB) tandis que le bilan infectieux était négatif. L’évolution était rapidement favorable sans récidive dans tous les cas. Deux pts ont reçu une corticothérapie générale (n=1) ou locale (n=2), les autres une antibiothérapie (n=1) et des pansements gras (n=2) (Annexe A).

Discussion

Bien qu’il s’agisse d’entités proches, la présentation de la VPDM (présence de pustules, tendance à l’ulcération, atteinte vasculaire) la rapproche davantage du pyoderma gangrenosum que du syndrome de Sweet. Le terme de DNDM semble mieux approprié à la description de cette entité, au cours de laquelle la vascularite est inconstante, qui peut évoluer en contexte médicamenteux, post-vaccinal, infectieux, de MICI, ou, comme chez 3 de nos pts, en contexte néoplasique. Notre série se distingue des précédentes par un âge de survenue plus élevé, une prédominance masculine et la présence constante d’un SIB qui n’a été rapporté que dans 30 % des cas. L’aspect clinique, pourtant caractéristique, peut faire évoquer à tort un abcès et conduire comme pour 1 de nos pt à des gestes chirurgicaux délétères et inutiles. Les lésions muqueuses de notre pt, évocatrices de pyostomatite pyodermite végétante, s’intégraient parfaitement au diagnostic de DN. Le traitement de la DNDM est comparable à celui des autres DN avec un délai de guérison de 15 j sous corticothérapie. Des régressions spontanées sont également possibles. Le tropisme pour le dos des mains reste inexpliqué.

Conclusion

La DNDM est une entité peu connue souvent confondue avec un processus infectieux dont la prise en charge inadaptée peut conduire à des gestes délabrants. La connaissance et le diagnostic précoce de cette dermatose qui reste un diagnostic de « coup d’œil » sont indispensables afin d’éviter des erreurs thérapeutiques.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Dermatose neutrophilique du dos des mains, Dermatose neutrophilique, Vascularite pustuleuse


Plan


 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2018.09.344.


© 2018  Publié par Elsevier Masson SAS.
Ajouter à ma bibliothèque Retirer de ma bibliothèque Imprimer
Export

    Export citations

  • Fichier

  • Contenu

Vol 145 - N° 12S

P. S228 - décembre 2018 Retour au numéro
Article précédent Article précédent
  • GVH chronique cutanée et lymphome du greffon après transplantation rénale
  • K. Souaid, F. Stephan, I. Abdo, S. Matar, D. Chelala, R. Tomb
| Article suivant Article suivant
  • Granulome annulaire interstitiel diffus avec polyarthrite révélant un cancer du sein
  • A. Clapé, C. Vanhaecke, A. Durlach, P. Bernard, C. Jouannaud, L. Kpodar, B. Cribier, M. Viguier

Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.

Déjà abonné à cette revue ?

Mon compte


Plateformes Elsevier Masson

Déclaration CNIL

EM-CONSULTE.COM est déclaré à la CNIL, déclaration n° 1286925.

En application de la loi nº78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés, vous disposez des droits d'opposition (art.26 de la loi), d'accès (art.34 à 38 de la loi), et de rectification (art.36 de la loi) des données vous concernant. Ainsi, vous pouvez exiger que soient rectifiées, complétées, clarifiées, mises à jour ou effacées les informations vous concernant qui sont inexactes, incomplètes, équivoques, périmées ou dont la collecte ou l'utilisation ou la conservation est interdite.
Les informations personnelles concernant les visiteurs de notre site, y compris leur identité, sont confidentielles.
Le responsable du site s'engage sur l'honneur à respecter les conditions légales de confidentialité applicables en France et à ne pas divulguer ces informations à des tiers.


Tout le contenu de ce site: Copyright © 2024 Elsevier, ses concédants de licence et ses contributeurs. Tout les droits sont réservés, y compris ceux relatifs à l'exploration de textes et de données, a la formation en IA et aux technologies similaires. Pour tout contenu en libre accès, les conditions de licence Creative Commons s'appliquent.